La Couillole, Valberg ou l’art breton des raccourcis 

 

 

                   Dés le lever au petit matin à 6h30, l’appréhension est là, bien présente.

Le café noir  et les tartines avalées sans guère d’enthousiasme ne parviennent pas à me faire changer d’humeur : plus de 1800m de dénivelé sans possibilité de les éviter, cela ne va pas être facile.

Et en plus, la météo ne semble guère favorable.

 

                    Bon, on y va quand même : Martine me pousse dans la voiture.

Direction le Baus Roux pour y retrouver Paul et Denis et faire à quatre l’ascension de ce col mythique des alpes de Haute Provence, la Couillole.

Ce faisant, nous évitons quand meme 52km qu’aura à se taper le gros de la troupe parti à 8h de Cannes La Bocca.

 

A peine au Cannet, Pierre Costa nous appelle pour décliner l’invitation à nous joindre, météo excuse, accordé !

 

                  A 9h nous quittons à quatre le parking du Baus Roux, suivi par Mariette dont la voiture nous permet de franchir sans difficulté les 2 premiers tunnels de la RN202.

Il faut ajouter que ce matin là, en plus, la famille Le Meur innove avec chacun son éclairage clignotant fixé sur le casque, de vrais sapins de Noël ! Mais ça marche !

Ce qui marche moins bien par contre, c’est cette nouvelle sacoche mal fixée qui se ballade de gauche à droite à l’arrière de mon vélo........ une humeur de chien, vous dis-je !

 

Première éclaircie pourtant sous des gouttelettes de pluie à Roussillon où une brave vieille  nous accueille dans son bistrot d’un autre age : les cafés allongés accompagnés d’un bon ravitaillement salé-sucré sont les bienvenus :

Mariette joue les « Annie » et nous réconforte avant les choses sérieuses !

                 A peine repartis, voilà que le vent se met à souffler en rafales, ralentissant fortement notre montée vers Saint Sauveur de Tinée par une route pourtant bien roulante.

A la sortie de Saint Sauveur que nous finissons par atteindre vers 11h, nous posons (en fait, je jette le mien) les vélos dans le fossé pour bien préparer la « vraie »montée.

Petite pose bien méritée que Martine écourte néanmoins pour s’échapper en douce vers les sommets.

 

Et voila que ma fameuse nouvelle sacoche se met à nouveau à brinqueballer

Je peste encore contre mon matériel défaillant avec toujours ce col en ligne de mire et ses 1300m de dénivelés qui restent à faire !

Quelques tours de clés alène plus tard, je m’aperçois que Paul et Denis sont aussi partis, me laissant seul avec ma machine et mon manque de motivation.

Le sourire réconfortant de Mariette me redonne le courage d’y aller.

 

Dans le début de la montée, un ballet de camions montant et descendant nous couvre de poussière ; j’en prends plein les yeux, c’est pas vraiment la vie de château : mais qu’est-ce que je fais là ?

Au détour d’un virage, derrière mes lunettes encrassées, je revois Denis et Paul.

Il nous faudra plusieurs km et un tunnel pour rejoindre le casque clignotant de Martine qui a attaqué le col avec un moral d’enfer.

 

Et quel col, Dieu qu’il est difficile, lacets après lacets, pas une petite redescente, rien, il ne lâche vraiment rien.

 

Au détour d’un virage, nous apercevons tout en haut sur la droite le magnifique village de Roubion :

 

Notre « groupetto » prend alors la décision unanime de faire une pause café à l’embranchement du village, mais Martine et Denis sous-estiment la distance et la pente et arrivent au lieu-dit avec beaucoup de peine.

 

Sur place, Mariette nous attend avec du cake et du café que nous avalons avec lenteur, soucieux de ne pas repartir trop vite vers le sommet du col.

  

 
   
 

Mais les bonnes choses ayant une fin, nous regrimpons tous les quatre sur nos machines pour la dernière partie de l’ascension.

 
   

Paul est parti le premier, Martine et moi reprenons notre rythme de légende et derrière Denis « contrôle » le groupetto.

 

Lors d’un nouvel arrêt photo souvenir, nous avons le plaisir de voir Annie nous doubler, assurance qu’à l’arrivée nous ne manquerions de rien ! 

                   C’est finalement vers 13h45 que nous franchirons ce fameux col de la Couillole.

Mon humeur du matin a progressivement changé pour faire place au plaisir de découvrir les superbes paysages que nous traversons.

 

La fierté de « l’avoir fait » reprend aussi le dessus

Surtout, la table mise par Annie nous tend les bras et …

il ne nous reste plus qu’une petite quinzaine de km pour rejoindre Valberg par un parcours roulant.

 

               N’ayant pas participé au périple du groupe principal parti de Cannes La Bocca depuis 8 h du matin, je me bornerai à mentionner l’arrivée des premiers,

Jo et Jean-claude « futurs pyrénéens »,  vers 14h45

Puis sans souci d’ordre ou de désordre, les « fontainiers », les « photographes », les « crevés un peu », les « crevés beaucoup » et les « crevés tout court »

              Daniel Barbot veut même faire rayer le col de la carte !

 

Et pourtant comme dit Martine, la Couillole, « ça se monte » !

 

Plus tard dans l’après-midi, Marie-Jo en finit enfin, soutenue moralement par Gilbert et sur une bonne partie du parcours  par notre ami Pierre, Président toujours aussi responsable de ses ouailles !

 

Vers 16 h, rassasiés à souhait par le somptueux buffet d’Annie agrémenté des cerises du jardin de Pierre, nous repartons groupés vers Valberg que nous atteignons sans problème, une petite heure plus tard.

Direction la « pharmacie » locale pour contrôler la pression puis repos mérité chez « Blanche-Neige », un petit hôtel sympa bien rénové et bien tenu.

Le repas à l’hôtel commence par un apéritif à nouveau payé par le club « à titre exceptionnel »

     

Bien lestés, nous passons ensuite une nuit au calme dans Valberg totalement déserté par les touristes.

 

 

 La Couillolle... Le Retour

 

Le lendemain, après un bon petit déjeuner, nous quittons Valberg où il fait « grand beau » à 8h15 pour notre deuxième journée de randonnée.

C’est alors une descente superbe dans un décor grandiose et sous un ciel pur et limpideLa qualité de l’éclairage est optimum, quel bonheur le vélo dans ces conditions !

Nous passons sous Guillaumes puis entamons le long faux plat descendant avec ses 17 tunnels où l’arbre de Noël clignotant de Martine fait encore des merveilles !

       
               
  Après un arrêt photo au « pont de la Mariée », nous longeons le magnifique village fortifié d’Entrevaux      
         
   

Puget-Théniers arrive à point pour la pause café-ravitaillement toujours aussi bien organisée par Annie

 

 
             

C’est aussi là que nous croisons le train des Pignes.

Après une petite hésitation, notamment chez les anciens de la SNCF, nous décidons pourtant de continuer notre route en vélo par le col St Raphaël.

Le sommet du col que nous atteignons tous à nos allures respectives est le point d’ « Au revoir » des Le Meur au groupe qui a gentiment attendu avant de poursuivre vers Briançonnet, St Auban et La Bocca.

 

Après moult poignées de mains et bisous, nous partons en duo faire la route des crêtes par Ascros et Bonson dans des décors de rêve pour cyclotouristes.

A Ascros, l’aubergiste a la bonne idée d’être ouvert et après une petite bière sur la charmante place du village et une pensée pour Pierre qui doit suivre le rythme du groupe sur le retour vers La Bocca, nous continuons sur Bonson que nous visitons à pied avant de plonger sur le Pont Charles Albert et retrouver notre voiture qui a passé la nuit seule au Baus roux.

 

Pas jalouse, elle nous ramène tranquillement vers Cannes et son festival !

 

JeanYves