Quartier d’Antan

 

La Méditerranée...notre mer bleue azur,

Près des nombreuses baies...parfums paradisiaques...

Se love une cité à vous rendre insomniaque,

Aux couchers de soleil, sur un fond de ciel pur...

 

Dans un de ses quartiers rejeté vers le nord,

Un large boulevard bordé de verts platanes

Sectionnait maintes rues en leur partie médiane,

Vision de ce quartier aux vergers boutons d’or.

 

Dans un passé riant des petites maisons,

Entourées de jardins qu’on pouvait voir encore...

Au sein de l’une d’elles, un peu avant l’aurore,

Etaient nés des jumeaux: deux beaux petits garçons.

 

Le père de bonheur, planta dans son jardin,

Deux plants de tilleul qui dans le temps s’élevèrent,

Avec les nouveaux nés, presque comme des frères,

Ce fut durant longtemps cris de joies, jeux badins...

 

Tous les petits copains se joignaient aux ébats,

Couraient et décrivaient des cercles près des arbres,

Sous les branches, à l’abri, écoutant leurs palabres,

Les tilleuls avec eux partageaient leurs débats...

 

Autre terrain de jeux c’était ce boulevard,

Où les enfants juchés sur de vieilles bécanes,

Zigzaguaient en criant...s’ensuivaient des chicanes...

C’était au galopin jouant au plus flambard.

 

Le temps s’est écoulé, les enfants ont grandi...

Les tilleuls somptueux aux senteurs odorantes,

Les printemps, chaque année, aux couleurs renaissantes,

Façonnaient le quartier en jardin paradis.

 

Les jumeaux ont suivi, à chacun son destin,

Et les vieux sont partis pour leur dernier voyage...

Le jardin envahit par des mauvais herbages...

Maison aux volets clos, avenir incertain...

 

Une triste journée, des promoteurs teigneux

Dans leur tête déjà...une affaire lucrative...

Sont venus visiter la maison affective,

Les enfants ont vendu, un soupçon vergogneux...

 

Les démolisseurs ont accompli leur travail,

En formant de grands tas de pierres, de poussières,

La petite maison aux roses printanières,

Effaçant à jamais cet esprit du bercail.

 

Les tilleuls à leur tour furent sacrifiés...

Ils auront beau crier, nul voudra les entendre,

Ces êtres presque humains termineront en cendres

Ils aidaient au bonheur, ils seront oubliés.

 

Boulevard aujourd’hui ne se reconnaît plus...

Immeubles tout le long...plus un brin de verdure...

Sans discontinuité camions et voitures,

Polluent notre ciel bleu, le milieu évolue !!

 

Les jumeaux passeront devant le bâtiment,

Et droit sur les ruines pour beaucoup de galette,

Assis dans leur auto ils tourneront la tête...

Pincements dans leur cœur, ils ont du sentiment...

 

                                    Joseph Rosa