Samedi 29 juillet
Cadéac - Argelès-Gazost
Après un bon repos, un copieux
petit déjeuner, nous
voilà de nouveau en selle pour
escalader un col mythique, le
Tourmalet par la Mongie ! Mais
avant il faudra gravir le col
d’Aspin bien connu également.
J’ai à l’esprit l’épouvantail du Tourmalet et pourtant lorsque l’on est dans le bal il faut danser, sans trop de faux pas.
Le ton est vite donné car après Arreau nous attaquons les premières pentes de l’Aspin.
Les muscles de mes jambes n’en croient pas leurs fibres et pourtant nous sommes partis pour 13 km d’escalade.
Il fait un temps superbe, un magnifique ciel bleu à faire pâlir notre Côte d’Azur; nous grimpons allègrement groupés.
Au bout de quelques kilomètres nous rejoignons un cyclo italien s’exprimant bien en français, et de concert nous franchissons le sommet tous en ligne sur la largeur de la route, fixés sur le numérique d’Annie.
Ensuite une longue descente jusqu’à Ste Marie de Campan où nous remettons en mémoire le vieux gaulois Eugène Christophe réparant sa fourche chez un forgeron lors du tour 1913 dans l’étape Bayonne - Luchon. J’aurai bien aimé voir cette forge, mais les premiers hectomètres des 17km du Tourmalet sont devant nous, et son sommet à 2115 mètres ! Courage !
L’ascension est longue, chacun montant à son rythme, le paysage défile très lentement...et il faut bien gérer.
Avant la Mongie, le pourcentage s’élève encore, atteignant les 10%, j’ai tout à gauche depuis longtemps et pourtant il faut arracher le braquet...Je monte de concert avec Alain et nous unissons nos efforts, nous passons les paravalanches, sur notre droite on aperçoit le pic du midi de Bigorre, et devant nous les immeubles de la Mongie.
C’est encourageant, encore quelques efforts et nous mettons pied à terre dans cette station de ski.
Un coup d’oeil à ce majestueux environnement, un léger ravitaillement, et nous voilà parti pour les quatre derniers kilomètres où nous arrivons ensemble devant le panneau “ Col du Tourmalet “ - altitude 2315 m. Juste au dessus la sculpture d’un cycliste en danseuse, tête haute, bouche grande ouverte à la recherche de l’air, symbolise la souffrance du cycliste.
Nous admirons la vue par ce temps d’exception, le sommet est presque embouteillé par les voitures des touristes et par les motards, tout ce monde voulant profiter au maximum de ce spectacle.
Le Pic du Midi semble à portée de main, veillant sur le col.
Nous dévalons vers Barèges, mais nous stoppons près d’une bergerie pour déjeuner. Annie nous a préparé un pique-nique que nous apprécions, sous le soleil, dans un cadre grandiose. On ne fait quand même pas la sieste et nous reprenons la route, les difficultés sont derrière nous, il ne nous reste plus qu’à nous laisser glisser vers Argelès- Gazost notre ville étape.
En roulant vers Argelès je
suis discrètement heureux,
demain nous basculerons dans
la seconde moitié du parcours
et le rythme est pris, jusqu’à
présent “ ça passe”; il ne
faudra pas que “ ça casse ” !
Nous arrivons à notre étape à 16h15, avec dans les jambes 85 km et 2040 m de dénivelée.
Par la suite nous aurons l’heureuse surprise d’avoir la visite de René accompagné de son épouse. Étant en cure à Cauterets, ils ont profité de la proximité d’Argelès pour nous rencontrer.
Réunis dans le salon de l’hôtel autour d’une table, le verre à la main ( ne contenant pas d’eau sauf pour le pastis!) les discussions vont bon train et nous trinquons ensemble à l’amitié et à la poursuite de notre périple.