Lundi 31 juillet
Louvie-Juzon
-
Estérençuby
Et c’est reparti sur le coup de 8h30. Le temps est couvert mais pas de pluie. Encore plusieurs cols aujourd’hui, question d’habitude ! Le premier sera le col de Marie Blanque précédé du magnifique plateau de Bénou nous offrant une vue panoramique extraordinaire.
Au sommet de Marie Blanque nous rencontrons un gars de la région, nous informant que le col de Bagargui que nous devons grimper plus loin, est un col très difficile, plus difficile que le col de Pailhères ! Nous restons dubitatifs, on verra bien. Ensuite longue descente sur Escot et Pont Suzon pour prendre à droite le col d’Ichère, pas long mais pas donné quand même.
Nous nous dirigeons vers Arette où nous prenons café et légère collation. De nouveau en selle pour une distance d’environ trente kilomètres de plat avant le fameux Bagargui. A partir du village de Laugibar, première petite surprise, avec une bosse de 12 à 13 % sur 2,5 km pour atteindre Larrau. Petit arrêt dans ce village,eau pétillante,fruits secs et gâteaux, Annie toujours présente. En avant c’est reparti, et bientôt la grande surprise, car c’est bien trois chevrons qu’auraient mérités sur la carte les sept derniers km de ce Bagargui allant de 12 à 15% ! Nous stoppons vers le milieu du col, un troupeau de chèvres divague sur la route, et Daniel se retrouve sur les pattes antérieures de l’une d’elles sur ses épaules: charmant tableau, l’a-il invité à danser? Difficile de repartir dans du 15% aussi Annie me pousse quelques mètres pour que je puisse enclencher les cales et repartir. Un léger brouillard enveloppe la montagne, diminuant peut-être la vison de la pente, illusion bien sûr, car ce sera très dur jusqu’au dernier mètre. Au sommet un panneau indique “ col de Bagargui 1327m, les Pyrénées Atlantiques vous félicitent “. C’est à souligner, voilà des connaisseurs de la chose cycliste, en tout cas on se prend le compliment à défaut d’un petit apéro à l’arrivée...
C’est la
descente, pas très belle, je
suis un prunier que l’on
secoue, bref je m’amuse
follement. Enfin on arrive à
un
croisement lieu dit le Chalet.
Ici Jean-Claude décide de
changer la fin du parcours en
vue de le raccourcir ( ce sera
la seule
modification ) et nous prenons
sur la gauche!
Nous commençons par monter et
cela continue longtemps, nous
traversons la région d’Irati,
vous savez les fameux
fromages: ceux là doivent
mériter leur appellation Bio
au vu de l’environnement,
circulation automobile
inconnue, une ferme par ci par
là, des montagnes tout autour
dans la ouate. enfin la route
s’aplanit et devant nos yeux,
au loin, les versants de deux
montagnes forment une cuvette
et nous pensons que c’est le
col !
Au même instant sur notre
gauche nous reconnaissons la
voiture d’Annie ( en miniature
) sur une route en forte pente
à flanc de montagne. Il nous
paraît impossible que ce soit
la bonne direction.
Jean-Claude crie, lève les
bras au ciel, mais bien sûr sa
voix se perd dans ces vastes
espaces. résignés on continue,
plus loin nous croisons un
berger veillant sur son
troupeau de moutons, et
renseignement pris, nous
sommes bien sur la bonne route
menant à St Jean Pied de Port
en passant par Estérençuby
notre étape.
Cette fameuse
cuvette que nous prenions pour
un col n’était que dans notre
imagination, il faut bien
tourner sur la
gauche et suivre l’itinéraire
emprunté par Annie. La pente
devient alors beaucoup plus
raide, sévère, et même en
ayant tout
à gauche c’est à l’arraché que
nous débouchons enfin sur une
portion plate sur quelques
hectomètres, un peu de
récupération, qui me laisse le
temps d’admirer ces montagnes
baignant dans un léger
brouillard traversé par les
rayons du soleil, donnant une
lumière diffuse dans ce
paysage immense.
Nous traversons la rivière, la
Nive, sur un petit pont
donnant directement sur une
place, notre hôtel se dresse
devant nous.
Cette journée n’aura pas été
facile, avec ses 125 km et
2800 m de dénivelée.
Fatigué mais heureux, demain la dernière étape sera plus cool, à moins que nous tombions dans un autre piège basque.